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André Borschberg

Pilote de l'avion Solar Impulse

Poussé par la volonté de repousser les limites du possible, tant sur le plan technologique qu'humain, André Borschberg est un entrepreneur dont la passion pour l'exploration n'a d'égal que sa persévérance à conduire la croissance économique, environnementale et spirituelle.


Lorsque l’on m’a proposé de parrainer l’initiative EnergyPier dont le but est d’installer des centrales électriques sur les autoroutes pour produire de l’énergie électrique verte à grande échelle, j’ai tout de suite donné mon accord. D’un côté, j’ai toujours été attiré par des projets très innovants, et de l’autre, je suis convaincu que l’on doit utiliser toutes les options économiques et disponibles pour accélérer la croissance de la production des énergies renouvelables.

Les sujets liés aux changements du climat ainsi qu’à la réduction de notre empreinte carbone sont aujourd’hui au centre de l’actualité où ils alimentent écrits, émissions et débats, voire polémiques. Pour moi, le présent ouvrage n’est pas une contribution de plus au brouhaha médiatique, mais au contraire, une formidable incitation à passer à l’action. Rapidement.

Ce projet reflète une typique démarche d’entrepreneur en faisant suivre la vision et la réflexion d’une tenace volonté de mise en œuvre et d’un engagement total dans l’enthousiasme.

Le sujet choisi par Laurent Jospin et son équipe est d’envergure : rien de moins que de remplacer l'énergie nucléaire, et contribuer substantiellement à celui du charbon, par de vraies énergies renouvelables - le soleil et l’air - pour nous assurer l’avenir d’un modèle économique et social qui nous convient.

Le concept est innovant, et on sent derrière une démarche industrielle originale, la volonté et la capacité de le mettre en œuvre.

Comme toujours, il reste à mobiliser les décideurs et les bailleurs de fond. Une partie ardue de la tâche qui n’est pas sans me rappeler un cheminement similaire dans nos propres projets. La comparaison avec l’esprit d’entrepreneur qui a animé les générations passées permettant d’ériger tous nos barrages et d’accélérer ainsi la production d’énergie hydraulique devrait contribuer à les convaincre et les rassurer.

La force de l’entrepreneur est de garder le cap malgré les défis, et de transformer les obstacles en opportunités. Courage donc à toute l’équipe, avec le bon esprit, l’entreprise finit toujours par triompher.

Il est à espérer que la lecture de cet ouvrage* contribuera à une prise de conscience que les solutions à la transition énergétique existent, et qu’il est temps de mobiliser toutes nos forces pour les mettre en pratique.

*EnergyPier Livre Blanc

Dominique Bourg

Professeur de politique environnementale et de philosophie à l'UNIL

Dominique Bourg est professeur à la Faculté des géosciences et de l'environnement de l'Université de Lausanne.

Auteur de nombreux ouvrages et papiers et titulaire de deux doctorats, Bourg est un spécialiste mondialement reconnu de l'environnement, des changements globaux et du développement durable.


Quelle sera notre consommation d’énergie, quantitativement et qualitativement, dans 30 ans ?

Impossible de le dire avec précision, d’autant que cela dépendra en partie de décisions non encore prises.

Seule certitude, les contraintes qui pèsent et pèseront sur nous : la nécessité pour des raisons climatiques de réduire drastiquement et rapidement nos énergies carbonées, les pressions qui s’accentueront sur la ressource pétrole, et la très forte probabilité de ne pouvoir soutenir de façon décarbonée l’actuelle demande énergétique comme son évolution attendue.

Dans ces conditions les autoroutes solaires, en dépit du fait qu’elles peineront à convaincre sur un plan esthétique et paysager, enrichissent une boite à outils énergétiques en devenir.

Elles méritent à ce titre toute l’attention des décideurs et des usagers.

Philippe Thalmann

Professeur d'économie de l'environnement à l'EPFL

Philippe Thalmann est professeur d’économie de l’environnement à l’EPFL et est fermement résolu à soutenir la politique climatique de la Suisse.


Suite aux nombreuses rondes de négociations internationales et en particulier celle qui a conduit à l'Accord de Paris en 2015, le Conseil fédéral a décidé en 2019 l'objectif de ramener à zéro net les émissions de gaz à effet de serre de la Suisse d’ici 2050. Du point de vue de la communauté scientifique, c'est un minimum pour que notre pays contribue sa part à la stabilisation du climat.

Comme cet objectif doit être atteint sans sacrifier notre confort et notre économie, il est nécessaire que les énergies fossiles soient remplacées par des énergies renouvelables.

Cela requiert une transition énergétique de grande ampleur.

L'Office fédéral de l'énergie a été chargé de dessiner des scénarios de cette transition du système énergétique compatible avec l'objectif climatique à long terme de zéro émission nette de gaz à effet de serre en 2050 tout en garantissant un approvisionnement énergétique sûr. Il a publié ses Perspectives Energétiques 2050+ (PE 2050+) en novembre 2020. Les différents scénarios, appelés "Zéro émission nette" (ZÉRO), se distinguent par leur mix de technologies et différentes vitesses de développement des énergies renouvelables dans le secteur de l'électricité.

Ce qui frappe dans ces scénarios, c'est l'explosion de la production photovoltaïque, de 2,2 TWh en 2019 à 33,6 TWh en 2050 dans le scénario central.

Cette source d'électricité, qui contribuait à couvrir 3,4% de la consommation nationale d'électricité en 2019, devrait contribuer 40% en 2050. C'est seulement dans une variante qui envisage de pousser massivement les gaz synthétiques qu'on pourrait se contenter de 20 TWh photovoltaïques en 2050, ce qui nécessite quand même encore de multiplier la production par dix.

Où seront installés les 35 GW de puissance de production photovoltaïque nécessaires pour le scénario central en plus des 2,5 GW déjà en place ?

Les rapports PE 2050+ publiés à ce jour sont silencieux à ce sujet, mais il apparaît comme évident que toutes les surfaces qui s'y prêtent devront être mises à contribution.

La priorité ira aux surfaces déjà construites, afin de limiter l'incidence sur les paysages.

Dans ce sens, le projet de couvrir des segments d'autoroute de panneaux photovoltaïques apparaît comme à la fois tout à fait nécessaire et opportun.

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