ÉNERGIES RENOUVELABLES - L’électricité viendra-t-elle bientôt de toits posés au-dessus de l’autoroute?
Un entrepreneur romand veut couvrir les autoroutes suisses d'une structure composée de panneaux solaires et d'éoliennes installées entre les supports latéraux. Deux tronçons tests doivent fournir de l'électricité à 32 000 ménages.
Les besoins en électricité augmentent aujourd'hui et vont exploser dans un avenir très proche… Demain…
par Alain Farrugia
Des Centrales Énergétiques Mixtes, installées au-dessus de surfaces déjà artificialisées comme les autoroutes, voilà la géniale réflexion de Laurent Jospin afin de produire une énergie 100% renouvelable.
Bien entendu, les autres avantages connexes à ces installations sont nombreux et adaptés à chaque cas, car chaque EnergyPier est configuré très spécifiquement par rapport aux besoins du lieu de son implantation, le sur-mesure au service de l'industrie d'infrastructure.
Sans nul doute un des grand projets de ce siècle en production industrielle d'énergie renouvelable bon marché.
Soyons francs: personne ne qualifiera de beaux les quelque 2200 kilomètres d'autoroutes qui sillonnent la Suisse. Dans un même temps, nombreux sont ceux qui considèrent les centrales solaires et éoliennes qui seraient nécessaires pour alimenter la Suisse en énergie renouvelable comme une plaie dans notre paysage. Alors, quoi de plus logique que d'associer une infrastructure laide qui a déjà été construite avec une technologie en devenir?
Laurent Jospin a eu cette idée il y a une dizaine d'années en réfléchissant à une utilisation judicieuse des autoroutes dans la production d'énergie. Selon lui, si des tronçons étaient recouverts de panneaux solaires et que des éoliennes étaient installées sur les parties latérales, une bonne quantité d'électricité pourrait être produite.
Après des études préliminaires prometteuses, Laurent Jospin s'est adressé à l'Office fédéral des transports (OFROU). A l'époque, Christophe Darbellay, chef du PDC, lui avait permis de pousser les portes du bureau de la conseillère fédérale Doris Leuthard. Le projet a alors reçu le feu vert de l'OFROU, donnant l'impulsion nécessaire à sa réalisation.
Un certain nombre d'éléments ont toutefois dû être intégrés lors de la planification concrète. «Dans le domaine de la circulation, tout tourne autour de la sécurité», explique Laurent Jospin. Les chantiers de construction qui ne sont pas liés à l'entretien des autoroutes ne doivent pas entraver la circulation. Dans notre projet, il n'y a heureusement pas de risque accru d'accident ou de ralentissement du trafic dû à l'effet tunnel, ajoute-t-il. Nos galeries sont plus hautes que les tunnels normaux et la lumière passe des deux côtés.»
Les installations doivent en outre être durables et ne pas nécessiter d'entretien. «Les fondations ont une durée de vie estimée à 150 ans, alors que les panneaux solaires devront être remplacés environ tous les 30 ans», précise son inventeur, qui a fondé en Suisse romande la société EnergyPier.
Laurent Jospin a eu cette idée il y a une dizaine d'années en réfléchissant à une utilisation judicieuse des autoroutes dans la production d'énergie. Selon lui, si des tronçons étaient recouverts de panneaux solaires et que des éoliennes étaient installées sur les parties latérales, une bonne quantité d'électricité pourrait être produite.
La sécurité avant tout
Après des études préliminaires prometteuses, Laurent Jospin s'est adressé à l'Office fédéral des transports (OFROU). A l'époque, Christophe Darbellay, chef du PDC, lui avait permis de pousser les portes du bureau de la conseillère fédérale Doris Leuthard. Le projet a alors reçu le feu vert de l'OFROU, donnant l'impulsion nécessaire à sa réalisation.
Un certain nombre d'éléments ont toutefois dû être intégrés lors de la planification concrète. «Dans le domaine de la circulation, tout tourne autour de la sécurité», explique Laurent Jospin. Les chantiers de construction qui ne sont pas liés à l'entretien des autoroutes ne doivent pas entraver la circulation. Dans notre projet, il n'y a heureusement pas de risque accru d'accident ou de ralentissement du trafic dû à l'effet tunnel, ajoute-t-il. Nos galeries sont plus hautes que les tunnels normaux et la lumière passe des deux côtés.»
Les installations doivent en outre être durables et ne pas nécessiter d'entretien. «Les fondations ont une durée de vie estimée à 150 ans, alors que les panneaux solaires devront être remplacés environ tous les 30 ans», précise son inventeur, qui a fondé en Suisse romande la société EnergyPier.
Deux installations d'essai pour 32 000 ménages
Aujourd'hui, le projet est entré dans une nouvelle phase. Dès que les permis de construire seront accordés, deux installations d'essai vont être installées. Dans le Knonauer Amt (ZH), 2,5 kilomètres de l'A4 seront couverts, alors qu'une installation de démonstration de 1,6 kilomètre de long sera construite près de Fully (VS).
Leur particularité réside dans le fait que l'électricité est non seulement produite par les panneaux solaires, mais aussi par des éoliennes placées entre les colonnes de soutien. Ces dernières ne sont pas actionnées par le flux d'air produit par les voitures, mais par le vent qui souffle librement dans les galeries. Un système nommé Venturi amplifie la force du vent, de sorte qu'une quantité suffisante d'énergie puisse y être produite.
A elles deux, les centrales de démonstration doivent fournir 128 gigawattheures d'électricité par an. Cela subviendra aux besoins en électricité de plus de 32 000 ménages. «Un tronçon de 400 kilomètres suffirait à couvrir la production qu'auront toutes les centrales nucléaires de Suisse en 2050», affirme Laurent Jospin. À condition toutefois que, d'ici là, les panneaux solaires, associés aux éoliennes, fournissent une production de 50 gigawattheures par kilomètre. Grâce aux installations de démonstration, Laurent Jospin souhaite également attirer l'attention des pays étrangers sur son invention.
Il voit aussi d'autres avantages dans ces superstructures: en hiver, les portions de route qui en sont munies ne seront pas recouverts de neige, et, en été, l'asphalte ne sera pas abîmé par les rayons UV. De plus, cela représente une protection contre le bruit. «Les installations sont presque aussi efficaces que des murs antibruit», note M. Jospin.