Accéder au contenu principal

Dernières nouvelles

Comment le Portugal se dirige vers le plein emploi... en faisant l'inverse de ce qu'exige Bruxelles

lisbon-gbecc24d37_1920 Lisbon Image par Cristina Macia de Pixabay

Salaire minimum en hausse, taxe sur les gros chiffres d'affaire, revalorisation des retraites... Lisbonne ose prendre le contre-pied du dogme économique de l'UE. Et au grand dam des promoteurs de l'austérité, cette politique porte ses fruits.

Un gouvernement de gauche qui relance magistralement l'économie de son pays en relançant la consommation et en développant finalement une politique sociale-libérale intelligente ça méritait d'être salué ! Bravo !

Oui, oui, la taxe sur le chiffre d'affaire ça fait bondir... Mais c'est dès € 35'000'000.-... donc il y a un tout petit peu de marge quand même -;)

Effectivement nous voyons depuis bien longtemps que les politiques d'austérité ne relancent rien... bien au contraire... Si ce n'est de subventionner des parlementaires et politiciens toujours plus nombreux à se partager la part du gâteau pendant que le peuple se serre la ceinture.

En Suisse nous somme également dans une certaine forme de politique d'austérité, puisque malgré nos " plus gros salaires du monde", nos frais généraux (également les plus importants au monde) ne laissent plus rien à la fin de l'exercice comptable... Pour relancer la consommation on repassera !

Ne parlons même pas de nos malheureux aînés qui, après une dure vie de labeur, se retrouveront dans la misère, sous perfusion d'aides sociales, en attendant la mort dans leur petit appartement où aucune rénovation n'a jamais été faire par le propriétaire ces 50 dernières années ! Belle chimère finalement que le rêve helvétique, non ?

Il est donc temps d'entreprendre et de maîtriser son épargne, ses investissements, ses rentes et de ce fait, également l'avenir de ses enfants, car contrairement aux Européens qui laissent pour la très grande majeure partie un ou plusieurs biens immobiliers à leurs enfants, en Suisse on lègue plutôt des dettes...

Investissons judicieusement en immobilier de rendement dans les pays qui montent, comme justement le Portugal, la Thaïlande ou le Cambodge, au lieu de laisser de l'argent dormir et se dévaluer jour après jour...

par Alain Farrugia

Y aurait-il, face au fameux modèle allemand, un contre-modèle portugais ?

A en juger par les chiffres excellents dont Lisbonne peut s'enorgueillir, il semblerait que le dogme de l'austérité, vanté par l'Union européenne (UE) comme l'unique option économique viable, se voie sérieusement remis en question.

Avec un taux de chômage en baisse constante depuis novembre 2015, le Portugal, qui était au bord du gouffre économique il y a quelques années encore, fait désormais plus que relever la tête : il peut même regarder de haut ses voisins, au premier rang desquels la France. Alors que le taux de chômage culminait à 17,5% début 2013, il n'est désormais plus que de 7,9% début 2018, c'est-à-dire en-dessous des 8,9% affichés par la France.

Les Portugais ont-ils, en bon élèves européens, consenti à un gel ou une baisse de leurs salaires pour retrouver le chemin de l'emploi ? Bien au contraire, le salaire minimum a été augmenté de 530€ à 557€ en 2017 et doit être porté à 600€ en 2019. Lisbonne aurait-elle alors suivi l'exemple français et allemand en soulageant la fiscalité des entreprises ? Là encore, pas du tout : le gouvernement portugais a par exemple créé une taxe pour toutes les entreprises au chiffre d'affaire supérieur à 35 millions d'euros.

En réalité, sur de nombreux points, la politique économique portugaise prend le contre-pied total de celle qui est recommandée par Bruxelles et appliquée par Berlin ou Paris depuis plusieurs années. Le budget 2018 du Portugal prévoit ainsi une hausse des pensions de retraite, un programme de valorisation de la fonction publique ou encore, bien loin de la théorie du ruissellement, une diminution d'impôts pour les classes moyennes. Tandis que Bruxelles théorise et impose une doctrine de rigueur reposant notamment sur la baisse des salaires et la réduction drastique des dépenses sociales, le Portugal semble ainsi contredire toutes les leçons européennes en matière économique.

Pourquoi la réussite portugaise n'emballe pas Bruxelles

Le gouvernement de gauche d'Antonio Costa peut se targuer d'avoir mis en pratique et avec succès une politique économique ambitieuse. Pourquoi dès lors le modèle portugais est-il si peu vanté dans l'UE et si peu visible dans la presse ? Sans doute parce qu'il démontre que les politiques de relance, un concept devenu quasi tabou en Europe, peuvent bel et bien porter leurs fruits. Celles-ci reposent sur une idée simple : stimuler la consommation en améliorant les salaires et ainsi remplir les carnets de commande des entreprises, avec des effets positifs pour l'investissement et la productivité.

Alors que de nombreux gouvernements européens acquis au dogme libéral et austéritaire exigent de leurs citoyens des sacrifices dont les résultats promis peinent à venir, on comprend le peu d'enthousiasme que suscitent les choix politiques du gouvernement d'Antonio Costa auprès de l'opposition de droite, partisane de la politique de rigueur européenne. Le Premier ministre portugais n'hésite d'ailleurs pas à attaquer de front la ligne jadis suivie par la droite, en conformité avec les attentes de l'UE : «La politique d'austérité suivie ces dernières années a eu pour conséquence une augmentation sans précédent du chômage avec des effets sociaux dévastateurs sur les jeunes et les citoyens les moins qualifiés, ainsi que les familles et les milliers de Portugais au chômage : elle a été aussi associée à une dévalorisation de la dignité du travail et des droits des travailleurs.»

"La politique d'austérité a eu pour conséquence une augmentation sans précédent du chômage avec des effets sociaux dévastateurs"

Cette politique non-orthodoxe irrite a fortiori les instances bruxelloises. La Commission juge d'ailleurs que le budget 2018 du Portugal ne satisfait pas aux exigences européennes de réduction des dépenses publiques, fixées à 0,6%, puisqu'il ne permettrait qu'une diminution de... 0,4%. L'UE semble mal digérer que le Portugal fasse mentir le mantra bruxellois selon lequel seule une réduction des dépenses publiques permette de diminuer le déficit budgétaire. En démontrant qu'une politique de la demande est capable d'enclencher un cercle vertueux conduisant à l'accroissement des recettes de l'Etat, Lisbonne remet en cause les fondements mêmes d'un dogme économique que l'UE s'acharne à croire gravé dans le marbre, à moins qu'il ne s'agisse de son ADN même ?

Paradoxe très européen : les deux défenseurs les plus zélés de la doctrine économique de Bruxelles, Berlin et Paris, sont loin d'être les mieux placés pour indiquer la voie. Avec une croissance qui ralentit, une consommation en baisse et des investissements moindres au premier trimestre 2018, la France et l'Allemagne pourraient se montrer moins sûres d'elles. Et pourtant, le modèle allemand jouit toujours d'une publicité exceptionnelle partout en Europe et Emmanuel Macron envisage plus que jamais de prendre le leadership d'une UE 2.0.

Néanmoins, en France, un des partis les plus susceptibles d'applaudir ces politiques à contre-courant des recommandations européennes relativise ce bilan flatteur. Pour Charles-Henri Gallois, responsable des questions économiques à l'UPR, la prise en compte de l'exode massif des actifs est essentielle pour comprendre la baisse spectaculaire du nombre de chômeurs.

Source : RT FRANCE

Sur le même sujet: